« Ce monde où tout est minuté m’angoisse beaucoup beaucoup. Je ne veux pas savoir l’heure de mon arrivée, ni celle de ma mort, merci. Je ne vais pas voir de voyante alors que j’en ai hyper envie, c’est pas pour connaître tout le déroulé de mon quotidien !
Je veux descendre de chez moi sans savoir ce qui va m’arriver. Je ne veux pas de certitudes sur ce que je vais manger, boire, obtenir, et dans quels délais… En même temps, j’ai bien compris que la vie est une matière première non renouvelable.
« Pourvu qu’ils me laissent le temps » disait le gars de la chanson de Vian. Et moi, en dévalant la pente à sa suite, je crie la même phrase au milieu de mes cauchemars alcoolisés. Et puis parfois je m’arrête de courir, et je rassure les autres coureurs paniqués autour de moi : mon mec à bout de souffle, mon fils qui gère si mal la fin des activités, mes amis dépressifs, mes parents ces boomers qui ne veulent rien lâcher.
C’est comme ça qu’est né le temps de vivre : dans une urgence d’apaiser – à commencer bien entendu par moi-même. Avec le seul système que je connaisse un peu : la rigolade. » Camille Chamoux
“Ce seule-en-scène fait l’effet d’une thérapie par le rire pour affronter une époque à la technologie aussi innovante que déprimante. Six ans après le formidable « Née sous Giscard » on redécouvre son don pour nous prendre par la main et raconter que la vie ne peut pas devenir ni une juxtaposition de groupes WhatsApp ni un décompte Waze, et qu’il faut faire confiance à l’imprévu.” Le Monde
“Dans une mise en scène délicate et inventive de Vincent Dedienne, la comédienne nous touche autant qu’elle nous fait rire.” Télérama
© Christophe Raynaud De Lage